Red kross : Yesterday once more








Un




"Le money time correspond aux derniers instants du match. Ces quelques dizaines de secondes qui voient basculer une rencontre, ces ultimes moments où les meilleurs joueurs savent oublier la fatigue et aller chercher les ressources nécessaires pour réussir le geste [...] qui accordera la victoire".

Philippe Messmer
Le Monde, 22 août 2006



Ces vapeurs de défaites à inverser le weekend : tenter d'en dissiper les effets en partant "Il était une fois..." vers le camp opposé se faire facturer à la hausse au point d'enchainer - par l'entremise du ni quoi ni qu'est-ce, sans l'avoir cherché - roulade avant & roulade arrière... On est - à genoux. On comprend - rien à rien. On - saigne. La mêlée galope déjà dans - l'autre sens. Comme si - quoi qui n'était. L'arbitre avait du en avaler - son sifflet. Mais ç'était déjà la grande carambouille pour lui de suivre la cavalcade alors - ce qu'il s'en fichait. On ravale cet air - outré. Lève-toi & marche, toi-même tu sais. Une discussion, atrappée au bond : "prépare-toi à rentrer sur le terrain, tu vas remplacer H." Bordel-Watts... Alecto, à faire défiler une phrase au néon sur le canal interne : "l'en est pas question". Tisiphone, soufflant en contre-alto : un adversaire, lui subtiliser l'objet de toutes les attentions. Mégère inspirant une sorte de cri de safari : marquer - vraisemblablement pour laver un peu de cet amour-propre* malmené sans que l'arbitre ait mouffeté. Un retournement de situation improbable - même mon âme ne l'a pas tout à fait crû... Après avoir vu un peu de ce bel & bon entrain bataillant - il fut décidé que le terrain, tout compte fait, y avait moy' de m'y laisser suer. Car c'est - plus qu'un sport à la bonne fortune... On est coudé, frustré, poussé, enragé, essoré - il suffit de 3 minutes pour commencer à immoler les premières alvéoles et les suivantes ne sont pas moins pressées d'aller se suicider. Les pores & la machine qui crache dingue. Quelques années après cette première victoire collective, un deal - qui se résumait à : "tout c' que vous aurez au-d'ssus de 10 pourrait bien vous épargner les dégats d'un iceberg rencontré pendant les épreuves de votre baccaluréat". Pourquoi faire simple quand on peut s'arracher ? Vestiaire & métamorphose : une autre victime en train de se changer et, touche du chef, d'ôter ses bézycles pour les remplacer par - une monture de protection. Stupeurs & tremblements : ce signe avant-coureur d'un choc des titans au futur imminent. Mais Metz, également signataire du deal au souffre avait cru trrrrrès malin de poisser tout haut : "tiens, je ne savais pas que c'était l'épreuve de piscine, aujourd'hui" alors que le verre occulaire proto-blindé ne ment pas et ne se confond pas, même pour de rire, avec le dos crawlé. L'intéressé laissa filer et se contenta de regarder Metz sur l'air d'"à nous revoir, mais sur le terrain"... En piste, une loi simple : diabler jusqu'à la fin - sans temps mort. Superflus, les détails une affaire de brûte, c'est entendu : et tout ce travail de forçat pour un huit !!! quoique... Metz n'a pas été déçu du voyage : à friser l'asphyxie à plusieurs reprises pour ne toucher que d.e.u.x. fois pas u.n.e. de plus le sésame, ce qui, rapporté à ces efforts, lui a valu un défribilant trois qu'il me doit : le hasard m'avait désigné pour le serrer de près...









"Le metteur en scène Pierre Poitiers, alité depuis plus d'un an, trépasse en accordant à un journaliste un entretien qu'il achève sur ces mots : Je pense que l'homme a beaucoup perdu en se mettant debout... Son cerveau était devenu trop gros pour ce qu'il était capable d'en faire. Puis, c'est devenu une horrible obligation, alors qu'on est si bien couché ou à quatre pattes ! C'est insenssé. D'ailleurs, les autres animaux n'ont pas suivi.... Mais qui pourra ramener l'homme à la raison ? La posture verticale la mènera à sa perte"

In Anne-France Hugau & Roger Lenglet, Le dernier mot



L'été, du sable dans les yeux, à essayer d'apercevoir, par beau temps, en vis-à-vis : son altesse. Un après-midi enrichi par nos propres moyens, à l'envie : une belle journée sur les chapeaux de roue d'un peu de gri-gri du sabbat de la veille... Les retrouvailles étaient rares : ce n'était que la deuxième fois, à quatre batterie, basse, deux guitares. Essayer tout court, essayer de mettre en forme - qu'il en reste quelque chose, à retravailler, à fixer... Des chansons. Un garage. Trois boys et pour compléter le band : une petite sirène. Pour la mémoire de tout ça : an old-school ghetto-blaster. Tout le monde avait la fièvre, contenue par quatre murs - lumière artificielle. Une sensation qui se diffuse, des prises qui se perdent, des versions qui se gagnent : la magie qui apparait bel et bien à la lecture retrospective du spectrogramme. Tout s'est enchainé, tout a coulé - pour le meilleur. Des tentatives, pas grave. Partout : le son. Et... Une audace d'îlotiers : un fil conducteur qui a comme pris part au mixage - sans violence, mais avec constance. Jusqu'à jouer une nouveauté par 3 fois... La première fut impossible à tenir pour moi : trop - systémique, trop rapide. La deuxième fut moins plombée par mes soins, mais : le compte n'y était pas. Quelque chose comme de l'entêtement, d'autant plus que les autres arrivant à tenir leurs fondations : ferrailler, se placer. Ce qui, au troisième temps, fut fait : d'ailleurs, avant même de la commencer - le K était aiguisé, Le S heureux de nous voir adhérer pire que sangsue à son idée. Quoi, un assommoir d'une minute, une minute trente, peut-être ? Calibré, sans fioriture : le long des nerfs, avec joie - exécuté aux nerfs, tendu vers le résultat. Loups ravis au point de changer d'épaule et de revisiter, pour la récré, deux chemins connus : l'hymne d'Angers et, enfin surtout, l'o.b.j.e.t. de tout ce récit. Pour en émerger dans un tel état que le K lança l'idée, comme ça, se jeter dans la mer à quelques pas - saisi au vol, comme ça, tout le monde dans le noir la nuit était tombée parterre, sans tralala, veillée par la maison & ses lumières... Personnellement ? Une gageure : il fallait bien une journée spécialement spéciale pour accepter de mettre le pied dans une eau qui n'est bleue que le jour du grand jamais et de baigner également ses lunettes parce que la bonne heure, le rhum & le sang qui ne font plus qu'un font raison tourner je me demande encore comment j'ai fait pour ne pas les égarer dans ce grand bain.







* Jétais jeune, je ne savais pas alors que c'était moins que le pipi de mon chat : le bon côté, c'est que j'ai grandi depuis


Aucun commentaire: