Peter Murphy & Trent Reznor : Bela Lugosi's dead









"J'aurai dû vérifier le programme. Je devrais éteindre... Tout de suite... Ce n'est qu'un film. Rien de plus. Quel mal y a-t-il à regarder un film... Tu l'avais tant aimé... Tu bondissais et dansais comme un perdu... Tu te souviens... Tu te souviens de cette nuit..."


Frank Miller,
Dark knight returns





"Je fis, je le jure, tout mon possible pour m'assoupir. Mais, plus que jamais, mon insatisfaction latente me taraudait. je me sentais, comment dire ? en état de sevrage. Oui, c'est exactement ça. Le problème, c'est que je ne savais pas de quoi. Une sorte de fièvre m'habitait. Une fébrilité qui me faisait trembler. Je grelottais, je transpirais, j'avais chaud et froid à al fois. Quelle poupée, quel nounours pouvait apaiser ça ? J'ai fini par me lever. Sur la pointe des pieds, j'ai gagné le couloir. Je poussais la chambre d'amis quand maman a surgi d'on ne sait où.
- Que fais-tu ?

- Euh... je vais aux toilettes...
Elle a rugi : "Alors, c'est de l'autre côté !" en indiquant du doigt la direction opposée.
Puis elle a ajouté :

- Que je ne t'y reprenne plus, vilaine désobéïssante, ou gare à tes fesses !

Je n'ai jamais récidivé. Même des années après, à l'adolescence. D'ailleurs, maman n'a plus voulu héberger personne. Elle n'était pas du genre accueillante. Voilà mon chéri, tu sais tout, à présent. Et je suis sûre que tu comprends. Si cette nuit, après les inoubliables moments passés dans tes bras, je t'ai mordu le cou, ce n'était pas pour te faire mal, je te jure. Je n'y peux rien, j'ai ça en moi, ce désir, ce besoin. Cette faim."


Gudule,
La petite fille qui mordait ses poupées







La réponse est oui








Elvis Prestley : A little less conversation











"Raseur. personne qui parle quand vous souhaitez qu'elle écoute"

Ambrose Bierce







- "Dans l'étrange pays de Serendip, tel qu'Horace Walpole en a conté la légende dans Les trois princes de Serendip, tout arrive à l'envers. Vous trouvez par hasard ce que vous ne cherchez pas, vous ne trouvez jamais ce que vous cherchez. Vous commettez une erreur : elle tourne à votre avantage. Vous voulez du mal à quelqu'un : vous assurez sa prospérité. Fort de l'expérience, vous manoeuvrez en sens opposé : vous aboutissez à plus inattendu encore. Walpole appela ce curieux effet serendipity. Nommons-le effet serendip. Il a toujours joué un grand rôle dans l'histoire [...] Avec ou sans violen..."
-
Quoi ?
- A quoi tu penses ?
- A
rien.
- Depuis tout à l'heure t'as l'air ailleurs...
-
Je t'écoute.
- C'est tout ?
-
Quoi d'autre ?
-
-
-
-
Que ma langue parte en poudre si t'y trouves quelque chose de pérempse à moudre.
-
-
-
-
- "Avec ou sans violence, la France m'est toujours apparu comme un royaume de Serendip, où les surprises abondent. Ses dirigeants y ressemblent à ses joueurs qui, sur un billard bosselé, provoquent des carambolages imprévus. Plus leurs calculs ont été habiles, plus ils manquent leur coup. Le joueur qui se fie au hasard sera moins déçu
[...] De quels héros historiques se berçe, de nos jours, notre imaginaire ? Vercingétorix enchaîné au char de césar. Saint Louis, mort dans une croisade manquée. Jeanne d'Arc qui s'était juré de jeter les Anglais hors de France, et fut emprisonnée par eux ; de mettre son roi sur le trône et fut abandonnée par lui ; de répondre à l'appel de Dieu, et fut condamnée par un tribunal de l'Eglise. Louis XIV qui voulait assurer à la France la magnificence, et s'éteignit dans un royaume réduit à la misère. Napoléon qui voulait contraindre la Grande-Bretagne à la famine, et fut déporté par les Anglais sur un ilot perdu. Et ne parlons pas de nos héros contemporains, presque tous marqués par l'échec... L'effet serendip est le p..."
- Je peux te poser une question ?
- Bien sûr.
- Tu ne vas pas te fâcher ?
- Non. Pourquoi ?
- T'es ssssssûre ?
- Ca va bien...
- Tu promets ?
- Abrège, tu veux ? ! ? ! ? !
- Voilà.
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- Tu t'en fous, en fait.
- Eh, qu'est-ce que tu vas chercher là ? Alain Peyrefitte, c'est de l'hostie...
-
- Vas-y, continue : je suis toute ouïe !
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- Sissi !
-
- C'est fini : plus rien je dirai...
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- "L'effet Serendip est le pain quotidien de notre histoire. Il affecte les régimes que la France s'est donnée jusqu'à nos jours ; ils ont tous abouti à l'inverse de ce qu'ils recherchaient. La monarchie de droit divin ? Le caractère sacré du roi fut aboli à jamais dans un meurtre rituel. La révolution ? L'anarchie qu'elle provoqua déboucha sur la dictature. Napoléon ? Il entendait être le continuateur de la révolution : sa démesure rétablit la royauté. Louis-Philippe ? Il voulut réconcilier la royauté et les trois couleurs ; il coalisa contre lui le blanc des légitimistes, le bleu des républicains et le rouge des socialistes. la révolution socialiste de 1848 ? Elle amena au pouvoir le parti de l'ordre, et, pour finir, un Empire autoritaire [...] Les Républicains du 4 septembre 1870 provoquèrent une réaction monarchiste. Les monarchistes de 1871 fondèrent la République. Ils la croyaient toute provisoire ; elle dure encore. La Vè République n'a pas échappé non plus à l'eff..."
- Je peux te demander un service ?
- Tu ne vas pas recommencer...
- Promis, juré.
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- Sérieux.
- Ok...
- Voilà.
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- Tu vas trop loin.
- Et toi, pas assez.
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- Je voulais voir si c'était possible de te couper le sifflet. Ca a marché...
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- On va régler ça.










Mano Negra : Santa Maradona











"Quand les bornes sont dépassés, il n'y a plus de limites"

Alphonse Allais











La commission de récolement avait tourné au pugilat, allez savoir pourquoi : le Parti socialiste perclus de mauvais grigri, la tête en flammes, chevauchant au quatre vents... Et tout ça, au beau millieu de la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes !!! Dans le doute, il fallait une victime expiatoire : le choix se porta sur Daniel Vaillant, qui ne l'était pas, pour en finir de cette vieille rancoeur... Il s'était soigneusement planqué à partir de janvier 2001, un an et demi durant, en tout cas suffisamment pour réapparaitre opportunément les 9 et 16 juin 2002 frais et pimpant. d'autre part, à bien regarder : on aurait dit que les mésévènements survenus à l'Internationale des Honnêtes Gens cataclysmé par la "rupture" & "la France d'après" n'avaient été pour lui qu'une solide occasion de bombancer - son tour de taille semblait avoir démesuré...

Un schizophrène avait poignardé à mort un étudiant. La chancellerie, depuis trop longtemps, sur les dents, songeait à calciner le problème en donnant un tour de vis psychiatrique. Par antidatisme politique forcené, l'Agent spécial de la B.A.S. N ° III eut deux mots un prénom, un nom d'une telle méchanceté qu'ils ne pouvaient, in vino veritas, même pas être rapportés... En lieu et place, l'IHEDN fut investi pour y enseigner l'impitoyabilitude ou comment marcher du bon côté à ceux tentés de faire mérimer mental & pénal : parce qu'un chat est tout et qu'ils ne sont rien, Luc Chatel & Arnaud Teullé avaient servi de cobaye.

Dominique Bussereau avait réussi à prendre la poudre d'escampette : personne ne savait à quoi il ressemblait. Personne ne lui avait accordé d'importance. Mais l'idiot s'était fait prendre en moulinant de ses poupins poignets "ce n'est pas la rue qui gouverne" : on s'était méfié, il avait été démasqué. Et hop : à boire l'eau du Tricastin. Il ne la ramena pas : il savait que sinon, au diner - c'était le foie de Borloo sans rien pour faire passer... Chirac avait été plus malin : il savait que le bruit & l'odeur, c'était à venger : il s'était déguisé en guide touristique là où personne ne songerait à le traquer sous ses faux atours de vrai tirailleur sénégalais - le musée des arts premiers.

Le droit au logement opposable permit providentiellement d'ouvrir le chateau de Bity aux sans-abris. D'autres le seraient aussi, à mesure que Renaud Denoix de Saint-Marc battait sa coulpe en décryptant les déclarations de patrimoine de la France qui gagne sur la sueur des cerfs. Autant dire qu'Okrent, sa villa en Corse, elle ne la reverrait jamais. Autant dire que Seguela, sa villa en Corse - il ne la verrait jamais. Quant à Clavier : sa résidence secondaire servirait d'enceinte pour une unité de soins palliatifs : des malades, leurs derniers jours - qu'ils en profitent.

Laurent Fabius sucotant, grand place, la grande roue : c'était une attraction, c'était du spectacle. "Le premier Ministre de la France", pensez-vous... Un passant salua un Camba à bout de souffle d'un "cours, camarade, le vieux monde est derrière toi" ; Bartolone prit également la poudre d'escampette, Hela après ses manières de pyromane. Jospin fut nommé ministre plénipotentiaire avec la charge d'expliquer du côté de l'île de Tristan da Cunha ses considérations de fin stratège. Un émissaire avait été envoyé au congré fondateur du "parti de gauche", avec un seul mot à la bouche : "spoliaire". Mélenchon & Dolez à présent, ils ne pouvaient plus faire comme s'ils ignoraient ce qui les attendaient... Olivier besancenot croyant à son heure, gagna la place de la Bastille armé d'un mégaphone : comme il était prévisible, quelqu'un le prévint gentillement de pas faire chier.

Galouzeau s'était fendu de conseils avunculaires : il fut condamné à passer le restant de ses jours dans un accélérateur de particule nobiliaire - en compagnie de Chodron de Courcel, Donnedieu, Bruno Tellenne, Pouzilhac & des petits Louis de l'Etang et Jean de Nagy-Bogsa - à y courir comme hamster pour fournir, à titre gracieux, de l'électricité à l'Afrique entière. Pour le reste du monde, il restait, entre autres, Jean-Marie Bigeard, Roger Karoutchi & Dominique Strauss-Khan l'homme à la fièvre des glaouis, à ce qui se dit.

André Glucksmann braillait à tue-tête : "
Je suis pour le communisme, je suis pour le socialisme et pour le capitalisme parce que je suis opportuniste" pour ne pas subir le sort d'Eric Besson, confié ax bons soins de Chuck "l'étau" Aïuppa, doctor honoris causa en chirurgie cranienne. Jean-François Copé en avait avalé sa langue, du reste. Le travail forçé n'existant pas en Birmanie Bernard Kouchner y fut donc échangé contre Aung San Suu Kyi. A peine fut-elle arrivée à Montpellier, à peine fut-il arnaché à son nouveau job que le nouveau patron du Quai, envoya un mot de remerciement : "Nous la voulions elle ; lui - c'est gratuit."

Laurence Boccolini préparait une émission de télé-réalité : elle fut donc, 24 heures durant, attachée à une corde pour voir quel effet ça faisait. Denis Brogniart, Nikos Aliagas, Stéphane Bouillaud, Céline Giraud & Simon Monceau finirent - mal. Tout comme Karl Zéro : dans un champ - un épouvantail. Michel Boyon reçut une lettre bien comme il faut. Les amateurs de jeu d'argent pourraient désormais parier sur Hervé Morin, triste bête, en somme, des hypodrômes. Son jokey n'était pas timide de la cravache : il revenait d'Afghanistan et n'avait pas goûté qu'on le menace de lui rafraichir les idées au trou s'il posait encore des questions sur pourquoi, comment & les champs de pavots.

"
Dans ma circonscription, il n’y a que des Noirs et des Arabes. L’idée de coucher avec l’un d’entre eux me répugne" : Vous ne voulez pas savoir ce qui lui est arrivé... Max Gallo eut la vie sauve : il avait accepté de devenir cheval de traie. Il n'avait pas véritablement vraiment eu le choix. Quelqu'un parla de faire la bombe 55 rue de la Boétie, 75384 Paris. Sa devise ? "Quand c'est trop, c'est vertigo". L'IFRAP, la fondation pour l'innovation en politique ? A l'instar des Jeunes Populaires : simplement - affamés. L'officier en charge de la malette présidentiel servant à déclencher le feu atomique fut retourné : il recevait ses ordres du professeur shadoko, maintenant alors toute la planète se tenait à carreau. On parlait déjà de faire disparaitre le Vatican, au motif que "Jésus annonçait le Royaume, mais c'est l'Eglise qui est venue" !!!

Un piège avait été tendu à la NRA : chacun de ses membres reçut une invitation sur quelque presqu'île déserte pour y tenir convention. Comme la raison commandait de se débarrasser de tout ce beau monde, on en profita pour inviter aussi les Guns N' Roses, parce que - disons les choses comme elles sont : ce groupe est une tonitruante calamité. Ou une drôle de farce, du genre de ce tract CFTC pour les prud'hommales qui circulait : "travailler le dimanche, le lundi de pentecôte, travailler jusqu'à pas d'heure et avoir du mal à boucler ses fins de mois pendant que des traders fous perdent des milliards, sous le regard complaisant de patrons aux parachutes dorés. Justice ou cynisme ?" Signé Claire Chazal & Jean-Claude Narcy et ça - c'est pas des craques...

L'esprit de Stakhanov soufflait dans les bronches des dirigeants de la Commission des Opérations de Bourse : l'Autorité de Régulation des Marchés et la Cour des Comptes travaillaient comme si leur vie en dépendait. Dorénavant ? Elles en dépendaient. Suite à l'affaire Vanneste, la Cour de cassation fut cassée et ses membres lâchés pour la chasse à Cour, ah ah. Il fallut faire sauter à la dure le coffre-fort où se cachaient Eric Woerth et son administration. Il y eut beaucoup de perte : plus grand monde à entendre en confession sur l'article 15 de la déclaration des droit de l'homme et du citoyen. Ne restait qu'à couler André Santini dans un corset. Par ricochet, Thierry Breton préféra oublier le parachute doré qu'il était en train de se se tirbouchonner à Atos origin... A toute chose malheur est bon.

Parce qu'il avait laissé tombé négligemment dans une bluette "j'ai envie de violer des femmes !!!", Michel Sardou fut débusqué, sanglé dans un fauteuil puis barbouillé d'orange mécanique. Pour son libelle lobotomisé sur "Le premier sexe" même que j'ai été jusqu'à vérifier à la FNAC, lorsqu'il est sorti, si les extraits que j'en avait trouvés n'étaient pas une farouche attaque cérébrale tellement le contenu est inouï & inouï, Eric Zemmour aussi.

Philippe Le Joly de Villiers de Saintignon, ses problèmes aves ses enfants... Il y en aurait un qui aurait atrappé l'autre et ça, c'est pas marrant. Une voix s'était fait entendre, pourtant : "l
es étrangers dehors, les étrangers dehors... Ferait mieux d'éduquer ses enfants, ç'ui-là..." C'est ainsi qu'il fut décidé de laisser d'autres disposer du Fou-du-Puy. Nul ne sait depuis ce qu'il est advenu de lui hormi Loki, qui avait fait le trajet pour savoir si c'était Ragnarok ici et s'il n'y avait pas moyen de faire moins de bruit.

Puisqu'il avait l'air d'y être né, Alain Duhamel fut encastré dans une télé, resquiecat in pace. Pendant ce temps-là, un avion quittait Roissy pour quelqu'école coranique pakistanaise avec, à son bord, Claude Imbert. Patrick Devedjian fut renvoyé, méchamment, au passé de son néant : le groupuscule Occident. C'aurait pu être pire... Un tribunal arbitral partageait au même moment Bernard Tapie en 40 millions de parts égales. Dans la bousculade, on en oublia Robert Pandraud : comme sa carrière était pleine de superbe, il connut la doctrine "Vinnie Scoppettone" dans tout sa rigueur. Carlos Ghosn fut travaillé à la chaine, Nonce Polini atterrit à Thoiry. Jean-Louis Debré fut traité "avec humanité et coeur".

Pour sa conception du judaïsme à casser un sismographe tellement on dirait de l'Etat Français, Laurent Joffrin fut terrorisé. On en profita, au passage, sans rapport, pour emmurer vivants les artificiers des débonnaires journaux servant l'Extrême-Nationale déraison avec 88 skonks rendus berserk. Michel Debré en était : il avait à ce point perdu la boule qu'il s'était fait expliquer le Rwanda par un moineau décatti en cheville avec la Fange Nationale. Ouais : rien ne s'oublie, rien de secret - les dossiers constitués rivalisaient avec ceux de Charles Pasqua, qu'on avait laissé tomber négligemment au dessus de l'Etna.

Golgoth 2007 provoqua un bel cohu : lorsqu'il se pointa sur la Dalle d'Argenteuil réaménagé en tribunal, chacun cria qu'il lui en revenait une quote-part... L'un réclamait un bras au motif qu'il avait perdu son fils unique dans quelque barbouzerie saumâtre à Djibouti, l'autre se satisferait d'une jambe, indemnité pour les troubles graves apportés dans les conditions de son existence par la perte de la sienne durant un accident de travail pour gagner plus. Un autre encore parce que Golgoth 2007 respirait et que ça, c'était pas juste... L'action collective manquait de devenir ingérable d'autant que l'avocat commis d'office sonna l'assemblée d'entrée de jeu en excipant qu'après tout, ça ne servait à rien de chouiner, puisque parmi ses accusateurs - certains n'avaient pas voté ou pire, avait voté pour lui... Les plaignants furent donc déboutés. Pour emballer le pacson, le Président trouva une tengeante : chacun des plaignants se vit assigner pour tâche de ramener un organe vital d'un scélérat à fins de transplantation pour quelqu'un de sympa. Golgoth 2007 serait plongé dans le bwiti.

Le moral était bas, surtout après le coup de pied de l'âne d'Albert Camus : "
La démocratie n'est pas le meilleur des régime. elle en est le moins mauvais. Nous avons goûté un peu de tous les régimes et nous savons cela. Mais ce régime ne peut être conçu, créé et soutenu que par des hommes qui savent qu'ils ne savent pas tout, qui refusent d'accepter la condition prolétarienne et qui ne s'accomoderont jamais de la misère des autres, mais qui justement refuseront d'aggraver cette misère au nom d'une théorie et d'un messianisme aveugle". Ca sonnait comme la fin des redditions de comptes : merdre !!!, il allait falloir redevenir sérieusement sérieux : avant-projeter, amender, légiférer, saisir, promulguer, circuler, codifier, révolutionner la machine à réformer... Mais c'était sans compter sur le Marin Shadok, "poète en météorologie", "planteur de phares", "contrôleur des vents et marées" & "dompteur de goémon" venait d'entrer en possession du Stade de France et avait éructé : "tout le monde sur le terrain !!!!!!!!!!!!"











Les thugs : Take me away










Un Entendu sur le passage d'une manifestation à propos des dernières menées du Ministre de l'Education de mon cul : "Mais qu'essssst-ce qu's'passsssse dans l'espacccccce ???" Deux Pêché, au vol, en essayant de trouver une perle rare même plus éditée : "Tu me regardes comme si je te demandais d'éteindre un incendie avec un tournevis". Trois Y a trop de boucan, pardi...







Les oreilles qui buzzent, pour mémoire, à essayer de racrocher les michelines, sans être tout à fait au diapason... De cette proximité, à fleur de peau - requiem dans la maison royale ; de 12 ans de responsabilité pénale - c'est Jacques-Alain Benisti, le grand pisteur, qui doit transer ; de cette femme qui se retourne, le temps de claquer des doigts, sa fille n'est plus là, le temps d'un sortilège à son bibi, elle en est là ; d'un sans-papier dans la garde rapprochée qui pouvait en conter, des histoires dégorgeant leurs eaux noires ; de ces rapports librement consentis - et pourquoi pas un mariage annulé pour "erreur dans la personne ou sur les qualités essentielles de la personne", aussi ; de ces milliards en danse maboule, un ministre du budget totalement démonétisé mais que rien n'arrête demandant un peu de sérieux à Jean Ziegler parce qu'il plaide, lui, pour qu'on n'oublie pas l'Afrique... En contrepoint ? "Dis-moi comment vous allez. Dis-moi comment tu vas. Mon monde pourrait bien s'écrouler, tu sais : si tout est sauf pour vous, si je n'ai pas à craindre pour toi..." Alors puisque Kristin Schlinker a découvert la valise de Georges Eymard, ces photos de Mari-Lou, ce tableau d'un coreligionnaire du stalag ; puisque ce mois promet concuremment d'heureusement heureuses surprises à venir : rester dans le match.











Josh T. Pearson : The clash













"Ca ne pouvait être que lui, ça ne pouvait pas être lui, ç'était trop mal pour que ce soit lui & trop juste pour que ce ne soit pas lui", à zapper de l'arène - glaner les dernières avanies - à cette pince hagiographiant toute sorte d'hérésies, tout en feuilletant le curicullum vitae de Radovan. Se gagner de l'attention. Se gagner t.o.u.t.e. son attention.






- Qui ?!?!?! C'est toi ??? C'est toi.
- Tel que je suis. Tel que tu me vois.
- Ce qui me remplit de joie.
- Alors je vais a.r.r.a.n.g.e.r. ça.
- Tu m'en veux encore pour...
- Je n'ai pas tant d'importance.
A griffonner "Vu" sur le dossier d'Augusto
- Alors c'est que tu n'es pas rancunier.
- C'est pour - autre chose que je suis là.
- Ah ?
- Ton panégyrique.
- Que veux-tu ? "Si votre si gentil Dieu vous aime tant, alors je vais vous rendre digne de son amour. Je vous observe depuis longtemps. Il n'y a que face à l'horreur que vous montrez la noblesse qui est en vous : et vous êtes capable de tant de noblesse..."
- Voici, pour toi, toute la mienne.
- Sais-tu seulement à qui tu t'adresses ?!?!?! Prends garde que je ne t'offre ce viager.
- La réponse est non.
- Chiot fou, qui croit pouvoir refuser ! Ce n'était pas une question.
En excès de vitesse, me bousculant presque : Jorg Haider
- Tu es plus fort que moi...
- Deviendrais-tu raisonnable ?
- ...Mais ne va pas t'imaginer que j'ai renonçé à être meilleur que toi.
- Et tu escomptes me...
- La réponse est oui.
- Tu joues au-dessus de ta condition...
- "Je connais la morale : c'est intéressant de vérifier que bien faire le bien, c'est mal faire le mal..."
- Tu es toujours à ma merci.
- Je n'aurais pas été assez stupide pour venir sans L.u.i.
- Regarde autour de toi, que vois-tu ? Rien qui ne m'appartienne déjà... Il ne vient pas se mêler d'ici.
Email-Diamant
- "Le Royaume de Dieu est en toi. Et tout autour de toi. Tu ne le trouveras pas dans des édifices fait de bois et de pierre. Brise un morceau de bois et je suis là. Soulève une pierre... Et tu me trouveras" : il est partout chez lui, tu vois ? Chez toi c'est chez lui, tu sais ?
- Tu... Oses.
- Tu sais mieux que personne ce qui arrive quand je porte tes couleurs.
- Tu sais mieux que personne ce qui arrive quand j'ai mes humeurs.
L'encolure de sa chemise. Moucheté d'esquilles d'os. Ne tique pas
- Je vais... Mieux.
- Tu crois toujours pouvoir faire la différence, hmm ?
- C'est l'idée.
- Mon revêtement ne serait rien sans les intentions de tes pairs. Tes seules aspirations me permettraient de refaire tout un harpan de mon parterre.
- J'assume de me "retrouve[r] dans le pétrin pour cela".
- Fol tu es, fol tu restes.
- Moins que tu ne le penses, plus que je ne le crois.
- Tu commences à me lasser. Et j'ai du travail : "ma petite entreprise connait pas la crise..."
- De toute façon je dois partir.
- Ce n'est qu'un au revoir.
- Adieu ?
- Hyène-bambi, Sors d'ici !!!













H. Incorporated : Beat.the.b*st*rds.exe






"Hic nullus verbis pudor"

Juvenal,
un gars célèbre





"You let me violate you. You let me desecrate you. You let me penetrate you. You let me complicate you. Help me, I broke apart my insides. Help me, I've got no soul to tell. Help me, the only thing that works for me. Help me get away from myself. I want to fuck you like an animal. I want to feel you from the inside. I want to fuck you like an animal. My whole existence is flawed. You get me closer to god. You can have my isolation. You can have the hate that it brings. You can have my absence of faith. You can have my everything. Help me, tear down my reason. Help me, its your sex I can smell. Help me, you make me perfect. Help me become somebody else. I want to fuck you like an animal. I want to feel you from the inside. I want to fuck you like an animal. My whole existence is flawed. You get me closer to god. Through every forest, above the trees. Within my stomach, scraped off my knees. I drink the honey inside your hive. You are the reason I stay alive".













Big chief : One born every minute







"I shot a man in Reno just to watch him die"

Johnny Cash,
Folsom prison blues



"To be alone for all of time in this hell which is mine
To be alone for all of time inside this cell which is my mind
"

Pond,
Magnifier










« Rien de tel qu’un noeud coulant pour faire respecter la loi. » Tel était le credo des milices de Californie lorsqu’elles partirent en guerre contre le crime au temps de la Ruée vers l’or. Au nom de la loi, ils décidèrent de ne pas faire de détails. Ils pendirent les assassins et voleurs de chevaux pour faire de San Francisco une cité prospère. C’étaient eux, les honnêtes gens de l’époque, de vrais gentlemen engagés dans une noble mission. Mais comme tous les autres gentlemen devenus réformateurs, et ce depuis la nuit des temps, ils s’enivrèrent de sang et de pouvoir. Tant qu’ils passaient la corde au cou des voleurs de chevaux, la populace détournait les yeux, mais quand ils succombèrent à l’inévitable tentation de pendre leurs concurrents et leurs adversaires politiques, cette même populace les traita sans ménagement. C’était l’époque des charrettes à boeufs et des chariots couverts. Notre époque est celle des automobiles et des avions. Beaucoup de choses ont changé mais, quatre-vingts ans plus tard, les méthodes avec lesquelles « les honnêtes gens » s’occupent de « ceux qui ne le sont pas » n’ont guère évolué. Et l’on traite la présente vague de criminalité avec le même état d’esprit que les miliciens de 1849. « Rien de tel qu’une matraque pour faire respecter la loi. » Ces mots pourraient être ceux des miliciens mais ils ont été prononcés par l’actuel chef de la police de New York alors qu’il lançait la vaste campagne de nettoyage de la ville qui devait marquer le début de son règne. Les seuls résultats visibles de cette politique sont les nombreux passages à tabac et fusillades systématiques de la part de la police qui entraînent une augmentation des meurtres et des crimes violents. Nous vivons une époque violente. Nous sommes tous d’accord là-dessus. La question est de savoir à qui l’on doit cette violence. Sont-ce les criminels qui poussent les honnêtes gens à la violence ou le contraire ? Les torts sont-ils partagés ? Avec la distance que j’ai aujourd’hui, il me semble que la société lutte contre les gangsters avec des méthodes de gangsters, contre les brutes avec des méthode de brutes et contre les assassins avec des méthodes d’assassins, sans jamais se poser la question de savoir si cela ne mène pas à une escalade de la violence. À travers toute l’Amérique, les honnêtes gens écrivent et discourent sur les criminels. Les comités de lutte contre le crime et des individus appartenant à tous les échelons de la société, du juge de la Cour suprême aux réformateurs des plus petits patelins, enquêtent sur les criminels et font des recommandations, passent des résolutions et écrivent des textes de loi pour statuer sur le sort des criminels. Les législateurs légifèrent et la police joue du pistolet et de la matraque. Ils sont tous d’accord, dans les mots et dans les actes, pour répondre à la violence par la violence. Existe-t-il un précédent dans l’Histoire indiquant que cette méthode peut fonctionner ? Je n’en connais pas. Je ne prétends pas être une autorité en matière de crime. Mon témoignage est celui d’un spectateur, un spectateur coupable, certes, car j’ai survécu à quatre séjours en pénitencier et à de nombreux passages dans des prisons de comté, mais mon expérience personnelle importe peu. Mon histoire peut juste servir de pièce à conviction dans cette démonstration. Si les lois que les honnêtes gens passent aujourd’hui avaient été en vigueur il y a quinze ans, je n’aurais jamais eu l’opportunité d’arrêter de voler et d’apprendre à travailler. J’aurais très certainement fini au bout d’une corde, sur la chaise électrique ou avec une balle dans la peau tirée par un policier. Et si j’avais réchappé à tout cela, je purgerais une condamnation à perpétuité dans une prison comme Dannemora ou Charleston, à cracher mes poumons contre un mur blanchi à la chaux et à enseigner aux jeunes, à l’instar des autres condamnés à perpétuité : « N’hésite pas à tirer le premier. » J’ai bien connu, au cours de ma vie de voleur et de mes séjours en prison, pas moins de cinq mille criminels. Cela peut sembler beaucoup, mais en détention on a tout le temps de se faire des amis. Ces cinq mille personnes forment un bon échantillon de ce monde souterrain qui alimente la criminalité. Elles allaient du voleur à la petite semaine capable de chaparder un paillasson avec «Bienvenue» écrit dessus à ce patricien des prisons qu’est le braqueur de banques. Je me suis autant intéressé au chapardeur de paillasson qu’au braqueur de banques. Ce n’est pas tant ce qu’ils faisaient qui m’intéressait que les raisons qui les poussaient à agir. Certains d’entre eux étaient des malades mentaux, relevaient du cas clinique et avaient l’esprit tordu; dans l’argot de la prison, on disait qu’« il leur manquait une case ». Certains étaient en prison parce qu’ils manquaient d’argent, d’autres parce qu’ils en avaient trop. Certains par ignorance, d’autres parce qu’ils avaient fait trop d’études. L’alcool, la drogue, la jalousie et l’avarice en conduisaient aussi bon nombre derrière les barreaux. D’autres, enfin, étaient là par perversité, par pur esprit de contradiction. Si la plupart étaient coupables de ce dont on les accusait ou de crimes équivalents, il y avait ici et là quelques innocents. À l’exception de ceux qui avaient commis des crimes passionnels, aucun n’avait embrassé une carrière criminelle du jour au lendemain. Pour la plupart d’entre eux, une chose en avait amené une autre et ils en étaient arrivés là lentement, progressivement. L’un était en prison parce que, gamin, il s’était rebellé contre le flic du quartier. Un autre parce qu’il avait perdu son boulot en faisant grève. Un autre encore parce que sa femme était tombée malade et que ses enfants avaient faim. Admettons qu’ils aient commis le premier crime : ils ont fait du tort à la société, et la société, sans chercher à les comprendre, leur a rendu la pareille, avec les intérêts. C’est un cercle vicieux qui les conduit d’un pénitencier à l’autre. Toutes leurs histoires racontent la même chose : leur haine de la police, leur mépris de la loi, leur peur et leur méfiance vis-à-vis de la machine judiciaire.
*
Mon histoire est classique. Jusqu’à l’âge de quinze ans, j’ai cru que les policiers étaient des héros, des gens qu’il fallait admirer, en qui l’on pouvait avoir confiance. Puis, un soir, sur un malentendu, l’un d’entre eux m’arrêta, m’embarqua et me jeta derrière les barreaux. Le traitement que lui et ses collègues m’infligèrent fit voler en éclats toutes mes illusions. Les vingt-cinq ans qui suivirent ne firent que confirmer les impressions que cette première expérience m’avait procurées et il m’a fallu presque toute une vie pour comprendre que le flic est lui aussi une victime de la machine qui fabrique les criminels. Ma première leçon de violence, je l’ai prise durant cette première nuit en prison. Par la suite, je châtiai, et je fus châtié en retour. Je chassais parce que j’étais chassé. Je n’avais d’égards pour personne et n’en attendais de personne. Le jeu de la violence, j’en ai appris toutes les règles dans les commissariats, les tribunaux et les prisons. Au bout du compte, j’ai fini par croire que je ne pourrais survivre que si je n’hésitais pas à faire usage de la violence le premier. Je connais des centaines de criminels repentis mais je n’en connais aucun qui ait été réformé par la matraque d’un policier, une condamnation sévère ou des mauvais traitements en prison. Ce ne sont certainement pas les coups de fouet que j’ai reçus dans une prison canadienne ni les trois jours passés dans la camisole de force, un an plus tard, sur le sol d’un cachot en Californie, qui m’ont incité à changer de vie. La camisole de force était au directeur de prison ce que le noeud coulant était au milicien, et ce que la matraque était au chef de la police de New York : un expédient. Le règne de la camisole ne dura pas et sa fin fut violente. Pour autant que je sache, tous les hommes qui subirent ce châtiment cruel furent soit anéantis pas les mutilations physiques soit transformés en maniaques sanguinaires par les souffrances mentales qu’ils avaient endurées. Soit ils quittaient la prison dans le même état que le petit tailleur juif dont les mains étaient si ratatinées qu’il était incapable de faire quoi que ce soit d’honnête hormis attraper les pièces qu’on lui lançait au coin de la rue, soit ils sortaient dans le même état que moi, pleins de venin et assoiffés de vengeance. Il est vain de vouloir maintenir l’ordre en terrorisant les criminels. Ce système a eu pour conséquence l’une des évasions les plus meurtrières de l’Histoire des États-Unis. Parmi les douze hommes qui ont réussi à s’échapper, six sont toujours en cavale, ils ont été condamnés à la pendaison et n’ont plus rien à perdre. Les meurtres qu’ils ont commis pour échapper à leurs bourreaux sont à peine croyables. À ma sortie de prison, affaibli par la camisole, je me suis juré de devenir une créature de la nuit. Je fis le voeu de ne jamais plus laisser les rayons du soleil m’effleurer, de ne jamais plus me faire d’amis, de ne jamais plus rendre service à quiconque. Le personnel pénitentiaire était bien à l’abri dans sa prison, alors j’ai décidé que c’était la société qui paierait. Moins de trois mois plus tard, j’étais de retour derrière les barreaux, condamné pour avoir tiré sur un citoyen qui refusait de se faire braquer. S’il n’avait pas eu un bon médecin et une santé de fer, je n’aurais pas vécu assez longtemps pour découvrir que le stylo est une arme plus puissante que la pince-monseigneur ou le six coups. Si la loi Baumes avait été en vigueur, je n’aurais jamais découvert cela, car cette loi enlève au juge tout pouvoir discrétionnaire. À la quatrième condamnation, un juge est dans l’obligation de condamner l’accusé à perpétuité, qu’il ait tiré sur quelqu’un ou dérobé une paire de chaussures. Ces quinze dernières années, j’ai pu m’acheter moi-même mes vêtements et ma nourriture plutôt que de compter sur l’argent des contribuables. Des gens m’ont fait confiance et la justice a été clémente à mon égard, cela m’a redonné espoir. Le juge qui m’a condamné à une peine d’un an, au lieu de me condamner à perpétuité et de me jeter aux oubliettes, a pris de gros risques. Sa bienveillance a été plus efficace que n’importe quelle potence, j’ai définitivement arrêté de voler. Cet homme m’a donné une seconde chance et je ne pouvais lui faire fauxbond, pas plus que je n’aurais pu trahir l’ami qui avait un jour scié les barreaux de ma prison. Le juge a fait appel à mon sens de la loyauté, la seule vertu ayant cours dans le monde du crime. Il a su trouver comment me coincer, m’obliger à raccrocher et me faire rentrer dans le rang. Une fois encore, je ne connais pas un seul criminel qui ait été réformé par des traitements cruels. Si j’ai pu, moi, me réformer, c’est grâce à la clémence d’un juge qui a dit, lorsqu’il m’a condamné à un an plutôt qu’à la perpétuité : « Je pense que vous avez assez de personnalité pour changer de vie, je vous donne votre chance. »
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Les archives débordent de dossiers de criminels réputés violents qui se sont réformés parce qu’on avait fait appel à leur sens de la loyauté. C’est le petit délinquant, l’homme faible, qui n’a pas assez de personnalité pour être vraiment bon ou vraiment méchant, qui ne respecte pas les termes de sa liberté conditionnelle et déçoit ceux qui lui ont fait confiance. Il trahit ses camarades truands et il trahit la société. Mieux vaut miser sur le criminel endurci. Frank James, voleur de train et tueur, rendit les armes lorsque le gouverneur du Missouri l’amnistia. Al Jennings échangea son six coups contre un stylo après avoir été gracié par Roosevelt. Emmet Dalton, Chris Evans, Jack Brady, Kid Thompson – tous bandits de grand chemin et tueurs – respectèrent et suivirent à la lettre les termes de leur liberté conditionnelle. Les criminels endurcis sont d’autant plus violents qu’on les prive d’une seconde chance. Les lois du genre de celle de Baumes détruisent tout espoir, ce sont des lois violentes qui engendrent la violence. Dans le meilleur des cas, elles mettent le criminel dans une impasse. La seule issue de celui qui n’a plus rien à perdre tient dans cette devise : « Débarrasse-toi de celui qui pourrait te faire pendre. » Résultat : le cadavre d’un policier par-ci, celui d’une victime par-là et celui d’un mouchard un peu plus loin. Les honnêtes gens et les criminels se ressemblent beaucoup lorsqu’ils sont le dos au mur. Tous ont tendance à s’affoler et à rater ce qui aurait pu être un coup formidable. Un pickpocket qui s’apprête à mettre la main sur mille dollars peut très bien les laisser échapper par maladresse. L’enjeu est trop important. De même, face à une hausse inquiétante de la criminalité, les experts agissent dans la précipitation, sous la pression d’une foule de citoyens en colère qui voudraient voir les crimes cesser du jour au lendemain. Ils soumettent de nouvelles lois alors qu’il en existe déjà plus qu’ils ne peuvent en faire appliquer. Ils recommandent le durcissement des peines, alors que l’expérience a montré partout et toujours que ça ne marche pas. Ils prêtent l’oreille à ceux qui s’insurgent contre le fait qu’on «materne» les criminels et ils durcissent les conditions d’obtention de la liberté sur parole, du sursis et de l’amnistie – seules mesures pouvant permettre à un criminel de se réformer. Pour alléger le navire qui prend l’eau, ils passent par-dessus bord le pain et l’eau.
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Aucun comité de lutte contre le crime ne semble pouvoir venir à bout de ce problème. Mais une chose est certaine : accumuler les nouvelles lois et durcir les peines est une aberration. Lao-tseu, un contemporain de Confucius, a écrit : « Gouverne ton royaume comme tu ferais cuire un petit poisson » pour nous recommander la modération en toute chose. « Plus les lois sont sévères, plus il y a de criminels.» Un grand empereur chinois, fondateur de la dynastie Ming en 1386, suivit les conseils de ce philosophe et abolit la peine de mort. « Presque chaque matin, on exécutait dix hommes en public, écrivit l’empereur. Le soir même, une centaine d’hommes avait commis un crime identique. Lao-tseu a dit : “Si les gens ne craignent pas la mort, à quoi bon menacer de les exécuter ?” Je cessai d’infliger la peine capitale. J’emprisonnai les coupables et imposai des amendes. Moins d’un an plus tard, je sus que j’avais pris la bonne décision.» L’Angleterre fit la même découverte. Si on arrêta d’y pendre les voleurs de moutons, les voleurs à l’étalage et les pickpockets, ce n’est pas parce que la perspective de finir au bout d’une corde était dissuasive. Mais parce que le nombre de meurtres avait augmenté de manière inquiétante. Les lois faisaient des voleurs à la petite semaine des meurtriers en puissance. La peine capitale n’eut jamais raison des pickpockets, même à l’ombre des potences. Des hommes furent même arrêtés pour avoir fait les poches des badauds venus assister à la pendaison d’un pickpocket. Il fut une époque où les Anglais pendaient les gens pour soixante crimes différents. Ils envisagent maintenant l’abolition totale de la peine de mort. L’Angleterre a prouvé que la violence n’est pas un remède efficace contre la violence. On peut raisonnablement affirmer que si, aux États-Unis, chaque électeur était obligé d’assister à une pendaison ou à une électrocution, la peine capitale serait abolie aux élections suivantes. Quiconque a fait, en prison, l’expérience de l’un de ces vendredis noirs, jours d’exécution, sait à quel point l’apparition du bourreau peut être funeste. À l’approche d’un tel jour, la prison se transforme en volcan en éruption. Les prisonniers deviennent sombres et irritables. De vieilles rancunes réapparaissent, d’anciennes haines se réveillent. En cachette, on tabasse les mouchards ; on insulte, on défie et on attaque les gardiens. On remplit les cachots de prisonniers insoumis si haineux qu’ils menacent d’exploser. C’est au cours de ces vendredis que j’ai vu des prisonniers régler leurs comptes dans de sanglants duels au couteau. Dans les carrières de pierre de Folsom, des hommes jetèrent dans le canal des outils qui valaient des milliers de dollars et brisèrent à coups de marteau les pièces de granit taillé et poli sur lesquelles ils travaillaient depuis des mois. Dans un accès de rage aveugle et désespérée, ils détruisirent tout ce qui leur tombait sous la main. À la cantine, j’ai vu des hommes affamés jeter leur repas par terre et refuser de manger « le maudit ragoût du bourreau». Le jour de l’exécution, ce meurtre légal, les prisonniers devenaient si violents que les directeurs de prison durent se résoudre à boucler tout le monde jusqu’à ce que l’exécution soit passée. Les hommes restent maintenant assis dans leur cellule à ruminer en silence ou bien font résonner les couloirs de la prison de leurs sifflets et de leurs insultes. Les honnêtes gens peuvent être sûrs d’une chose : pas un prisonnier ne pense à bien ce jour-là.
*
Qu’est-ce que je reproche, en deux mots, aux honnêtes gens ? Je soutiens que multiplier les lois et durcir les peines ne peuvent conduire qu’à davantage de crimes et de violence… Il faut privilégier la prévention à la répression… C’est uniquement en découvrant les causes du crime que l’on pourra espérer en venir à bout… Les honnêtes gens prennent le problème à l’envers. S’ils s’intéressaient plus à l’éducation des enfants, ils se désintéresseraient vite de la chaise électrique. Ils ne voient que les crimes, et jamais les raisons qui poussent les criminels à agir ; ils ne voient que ce qu’ils sont devenus, et jamais ce qui a fait d’eux ce qu’ils sont.




Extrait de
Jack Black, Yegg
1926














Tricky : Hell is round the corner*









"I push my fingers into my eyes. It's the only thing that slowly stops the ache but it's made of all the things I have to take. Jesus, it never ends, it works it's way inside. If the pain goes on..."

Slipknot,
Duality





Des raisin secs, au jugé : serrés de peur, dans un bol - bientôt noyés dans l'eau tiède. Du beurre - prêt à fondre, d'un regard. Une fois les poumons des raisins remplis : c'est p.a.r.t.i... Du lait tiède 2 cuillières à soupe, de la levure de boulanger, en cube 15 grammes, pas vingt-et-un : fusion-acquisition, ensuite les cimenter par adjonction de 50 grammes de farine avant d'encevelir le tout sous 250 autres grammes pendant 20 minutes. Y creuser un puits : y casser les pieds de trois ovules de poules qui ne vous ont rien fait non fécondés et qui, grace à vous, ne le seront jamais ; une demi-cuillère à café, à café ! de sel, 50 grammes de sucre : battre l'ensemble comme s'il s'agissait d'esthétiser le visage d'Henri Kissinger la réponse est oui, il vit encore : n'importe comment, "il ne faut pas souhaiter la mort des gens, ce n'est jamais assez méchant" pendant 5 minutes avant d'y agréger "c'est pas d'la grande écriture, juste un peu de lecture, quelques instants volés..." au fur et à mesure 1/10 de lait toujours tiède toujours, qu'on dit !!! filant "l'anamour" avec 125 grammes de beurre. Exfiltrer les raisins de leur bain de jouvence : si un désert n'est pas à portée - les éponger dans un torchon. Propre. Qu'ils pleuvent sur la préparation. Battre l'ensemble comme s'il s'agissait de toutes les phrases jamais prononçées par Frédéric Lefebvre** puis verser dans un moule à Kougelof soigneusement oint et fariné. La mixture doit culminer à mi-hauteur du moule. Laisser reposer plusieurs heures, voire la nuit entière : dans l'intervalle, la mixture aura culminé comme si elle était au bord de s'évader vers quelque galaxie où tout est bel et bon et l'air, frais. Cuire. Ne pas brûler. Sucre-glacer un kougelof a le droit aussi de se maquiller. Habiller d'un beau carré Hermès ou si la vidéo-surveillance est à ce point technocentrée sur la succursalle ciblée de papier alluminium - au choix : c'est vous qui voyez. Dans le service concerné, ils semblent être - beaucoup. Il a fallu voir - grand. Alors double-doser***. Enfin apporter tout ça tout à l'heure pour dire "merci : grace à vous, cette ville, j'en ai fini" pour l'i.n.s.t.a.n.t. sans trop s'attarder sur l.e.p.r.i.x.à.p.a.y.e.r... Alors autant jouer à saute-mouton = > Cas pratique N ° I : aux dernières nouvelles, une basse police sans perspective charge le DAL façon peloton de motocyclistes-voltigeurs mais - qu'on se rassure - "au nom du peuple français" : une sombre histoire de "dépôt ou abandon d’objets embarrassant la voie publique sans nécessité". Oh. Ah. Le préfet devrait faire gaffe, sait-on jamais... Cas pratique N ° II : la - ponctualité, qui s'accomplit. Plus exactement : un miracle - et tout ce qui s'en suit... Cas pratique N ° III : "Quelque part, d'une manière ou d'une autre, je savais ; ça allait plus loin que l'intuition, la logique déductive ou l'évaluation d'une personnalité. C'était ma parcelle en propre d'un écheveau de merveilles qu'il me fallait débrouiller". Conclusion : pour un indien "le futur du passé du présent" le temps, l'espace - c'est tout & rien.












* Bientôt
** Pascal Nègre, ça marche aussi
*** Il y a toujours des petits malins qui n'aiment pas les raisins... Jouer le coup d'avance d'un - second kougelof : aux amandes effilées


Helmet : Bad mood








"Gallaudet éclata de rire.
-
Puis-je faire une remarque, inspecteur ?
- Bien sûr.
-
Chaque jour qui passe, tu ressembles un peu plus à Bud White."

James Ellroy,
L.A. Confidential

















Donna Regina : A Paris












"I'd rather make a movie about a guy walking his dog than about the emperor of China"

Jim Jarmusch




Raconté, montré, prêté : jusqu'à William, tellement enchanté qu'après ça, le récupérer - ç'eut été pêché... Plus ça change plus c'est la même chose : un DVD un peu comme cet album, acheté finalement à trois reprises* car offert par mitzvah & sans préméditation... Alors voilà, il était une fois une trouvaille - du satrape qui n'est pas moi. Par ordre d'apparition : Los Angeles, New York, Paris, Rome, Helsinki. "Embrassez qui vous voudrez", aucune ville ne pourra vous emmerder tellement elles sont carats-parées. Ok, Paris sera toujours Paris mais, n'importe comment : la putain de Christ de Palme du jury ? A consommer s.a.n.s. modération... En même temps, il y a ceux qui savent. Il y a ceux qui ne savent pas**. Alors un peu de justice socialement sociale dans ce monde de brûtes une photo pour le profil eud' blog ? La réponse est oui.















* Pour un conte musical, la veille de son départ ; pour certain couple dont je devrais, oui, me renseigner, c'est vrai, histoire de savoir s'ils sont ici ou encore là-bas ; le dernier exemplaire : quand même... Le garder pour soi.
** "
Kenneth Wilson, l'officier de l'armée britannique qui avait ébranlé l'opinion publique en réalisant une photographie du monstre du Loch Ness, dit sur son lit de mort en 1994 : Je vous ai tous eus, n'est-ce pas ?" [in Le dernier mot : de Néron à Desproges]






Interpol : Obstacle 1












Le moteur à explosion qui freine de l'aorte : contenir ses hoquets, qui manquent de défenestrer une baie vitrée. Les oreillettes qui se font tirer pour prendre le relai des quatre valves jouant l'écartèlement, des quatre fers. La cave à prendre le bas de sa veine pour le haut : les deux ventricules qui cherchent à permuter et on est au complet... C'est marre pour cet ambulancier à tempêter, la rafale de noms d'oiseaux qu'il avalanche moins réelle que le hall d'entrée en polyphonies & mur de bruit blanc surpiqué de nappes envrillées. C'est marre pour cette tour de babel, démollie mains nues & flêche noire d'un "quelqu'un" à filer la chair de poulpe... Des blouses blanches, comme autant de parpaings : mur de soutènement infirmier, impossible - pas les moyens physiques de s'en désincarcérer... De jargon d'initié noueux en bilan de santé de conjectures au pied de biche, pour lever l'hypothèque : pendant - rien pour ligaturer la nomenclature. En suspens, bombardé d'analgésiques, pour tenir : assis, berçé - d'un air familier.








- Encore vous ? ! ? ! ? Hub rachmones...
-
- Cela ne s'est pas très bien passé, la dernière fois...
- Non.
- Vous avez fait - quelques dégats...
- Oui.
- Alors je suppose que vous ne m'en voudrez pas...
Volte-face : "chaque muscle, un ressort prêt à se détendre", prêts à me déracer au pied levé - 3 mastards, dans le couloir.
-
Vous m'avez fait l'impression d'être du genre vachard à notre première entrevue, alors... Une simple précaution.
- Je - vois.
- Reprenons.

- Je saurais p...
-
Allez au plus court, j'ai été guide touristique dans une autre vie : je tâcherai de ne pas me perdre durant votre récit.
- Qu'est-ce que...
-
Juste de quoi vous mettre le pied à l'étrier : vous voyez bien que je ne veux pas nous fâcher... Je vous écoute.
- Côté poison ?
Ces graphiques.
- Les examens n'avaient... Rien révélé...

- Basque.
- Je ne me souviens pas, au cours d'une de mes vies antérieures, d'avoir travaillé
dans ce coin-là.
- Qu'est-ce que...
- Miasme-Dieu ! Allez-vous parler ???
-
"Izan gabe eman dezakegun gauza bakarra da zori ona".
- ?
- C'est quelqu'un qui m'a dit.

Sa bible. Un sticker triomphant. Un contrat quinquennal signé avec les hopitaux militaires d'Abou Dhabi. Ah bon
- Je doute que vous trouviez dedans...
Son stétoscope, par réflexe. Pour s'occuper les mains.

- Alors expliquez-moi ça...
- "Le bonheur est la seule chose que nous puissions donner sans l'avoir".
- Et ?

-
C'est tout.
Des neurones.
Emeutiers.
Derrière ses verres.
Sans monture.

- Drôle de toxine. Mais heureux présage...
- "Le bonheur est la seule chose que nous puissions donner sans l'avoir".
Scanné.

Assez longtemps.
Ca dure assez longtemps pour que danse l'évidence...
12H de sommeil sûrement plus efficace que n'importe quelle posologie.
Gêne
- Allons, il ne faut pas voir les choses ainsi... Buvez donc, dans cet adage, le verre à moitié plein : "c'est en le donnant qu'on l'acquiert."
-
Qui est-ce qu...
- Quelle importance ?
Dissipée
Les ondes cérébrales. Qui se – croisent.